Nous sommes fiers de vous présenter, pour la première fois en italien, Un suicide, un roman original écrit par Carlo Coccioli durant la période de sa gloire française et tombé – on ne sais pas pourquoi -dans l’oubli. Toujours d’actualité brûlante, Un suicide est sorti en France en 1959 dans la foulée de Fabrizio Lupo, cet hymne à l’amour homosexuel dans lequel certains garçons trouvèrent, paradoxalement, un prétexte pour mettre fin à leurs jours : parmi eux, un mexicain de 20 ans qui a voulu donner à son holocauste la valeur d’un témoignage. Coccioli le recueillit; pendant des ans il médita, il remâcha, il se tourmenta, il en parla en plusieurs endroits de son Journal ( les chapitres publiés par nous en appendice), pour en faire finalement le tissu connectif d’une detective-story philosophique-morale qui aboutit à une sorte de catharsis ambiguë.
Comme, plus de vingt ans plus tard, Le nom de la rose d’Umberto Eco, l’histoire tourne autour d’un livre fatal. Mais dans ce cas, il ne s’agit pas principalement d’un dispositif narratif génial ; comme l’a dit ailleurs Coccioli : « Note, lecteur, qu’il ne s’agit pas seulement de littérature ». Ici, dans ce mécanisme parfait, on entend en sourdine, comme une basse continue, voilée par la distance, tempérée par la tendresse et l’ironie, la douleur, l’horreur vécue par l’écrivain pour la mort absurde de ce jeune homme, ainsi que pour les trop nombreux crimes contre les homosexuels et les malhereux, commis, à ce temps-là et toujours, au nom du Bien.
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